(6) L'arrestation et Melbourne

1er Octobre (Melbourne J-11) :
Les quarts des membres d'équipage sont allongés et des patrouilles organisées. Le capitaine et Starkweather annoncèrent avoir découvert une preuve irréfutable et qu'ils la révèleront le lendemain. La preuve sera stockée dans la salle de l'expédition en secret. Le piège était visible, mais quelqu'un avait été capturé un peu plus tard dans la journée. Heyling Adams fut emmené aux fers. 

Extrait d’un article issu du Courier-mail, journal de Brisbane, Australie.

Nous avons interviewé Mr. Ozzy Dryx, de l’expédition Lexington, à Colomb lors de l’arrêt de leur navire lors du passage de Panama.  Ce grand costaud afro-américain est l’aide du chef de la sécurité de l’expédition. Ce dernier nous a confié que l’expédition Lexington était attristée d’apprendre que leurs concurrents avaient des problèmes mais que cela ne les ferait pas ralentir pour autant. Les rumeurs de sabotage ont entraîné une augmentation de la sécurité à bord du Tallahassee et ont permis de découvrir des espions, du moins d’après les sous-entendus de Mr Dryx.

Visiblement, la diligence de Mr Dryx et de son supérieur Mr Baylard y sont pour beaucoup. Miss Lexington est sûr qu'avec eux que rien de fâcheux n’arrivera à son expédition !
 


2 octobre (Melbourne J-10)
Le steward a reconnu tous les sabotages sauf l'empoisonnement du pemmican, et le capitaine interdit tout contact avec le prisonnier. Mais après avoir fait remarquer notre efficacité dans l’enquête ayant mené à la capture du saboteur, le capitaine accepta de nous donner 20 minutes le lendemain avec l'ex-steward à condition de ne pas le violenter. Heylings avait été engagé sur le navire peu de temps avant l'expédition.

3 octobre (Melbourne J-9)
Nous fûmes convoqués pour l'interrogatoire, mais à notre arrivée dans la pièce se trouvaient déjà Starkweather, Moore, Vredenburgh, Turlow et Greene. Nous fîmes remarqués que cela faisait beaucoup de monde pour un interrogatoire, surtout que certains avaient déjà participé au précédent. Finalement le capitaine refoula tout le monde à part lui-même et le docteur (il représentait la justice dans les eaux internationales et Greene un témoin). Heylings fut difficile à ouvrir, mais il lâcha quelques informations au bout d'un moment. Son frère Alan est mort dans les Alpes à cause, selon-lui, de la mauvaise préparation de Starkweather en 1926. Il insista sur sa réputation sulfureuse et ses erreurs d'organisation. Mais ne nous appris rien de plus.

Starkweather fut surpris d'apprendre qu'il s'agissait d'une vengeance personnelle, et Pire laissa sous-entendre qu'il travaillait peut-être pour quelqu'un. Notre commandant finit par s'arrêter sur la théorie que Lexington avait cherché quelqu'un dans son passé pour l'envoyer faire les sabotages.
Cette théorie permis à Pire de vendre son plan à nos chefs d'expédition : laissez Starkweather seul avec le suspect afin d'essayer de le faire sortir de ses gonds et lâcher des informations.

4 octobre (Melbourne J-8)
Starkweather fit une bien meilleure prestation que je m'y attendais, il était très convainquant. Mais nous n'obtînmes rien de plus.

8 octobre (Melbourne J-4)
Lexington est arrivée à Melbourne. Grosse dispute entre le capitaine et le commandant.


9 octobre (Melbourne J-3)
L'arrêt aux îles Samoa fut annulé, rendant la vie à bord encore plus difficile. Le rationnement est très strict et l'hygiène est en baisse. Le climat favorable et la proximité des côtes australiennes remontent quand même le moral.

10 octobre (Melbourne J-2)
Le passage au sud de l'Australie nous offre en tant que proie à des vents violents et très froids.

11 octobre :
Bientôt la fin du pemmican ! Le moral à bord est au plus haut alors que nous rêvons de steaks et autres délicatesses.


12 octobre
Un certain embouteillage se fait au niveau du goulot d'étranglement entre l'Australie et la Tasmanie et ses hauts-fonds. Nous sommes obligés d'atteindre un bateau de guidage avec un pilote pour passer le Rip, un étroit chenal qui donne sur la baie de Port - Phillip qui sert de port pour Melbourne. Le Tallahassee nous croise en partant vers le large, provoquant une crise d'apoplexie chez Starkweather.

Notre arrivée au port est saluée par de nombreux badauds avec des banderoles et des drapeaux américains, notre commandant pavoisant aux cotés de Hawkes, le journaliste, rejoint un peu plus tard par Moore et Pire. Pire se fait renvoyer au pont inférieur alors que Starlight et moi prenions sa place.


Une meute de journalistes essaya de monter à bord, que les marins retinrent à grand peine. Des policiers australiens prirent réception du prisonnier et il n'y eu pas d'esclandre notable. Comme la plupart de l'équipage nous descendîmes par l'arrière et seulement plusieurs admirateurs et quelques journalistes se mirent au travers de notre route.
  
Arrivés sur le quai Pire se rua sur une sorte de roulotte marquée de l'inscription « Baraque à frites. », une petite échoppe tenue par un belge vendant des spécialités de son plat pays : frites, bière... Notre européen favori nous offrit plusieurs tournées pour goûter la nourriture de son pays natal. J'obtins la recette de cet étrange plat qu'ils appellent les fresh fries, Pire obtint un tonneau de bière belge qu'il passera pour des médicaments pour monter à bord.

L'après-midi je visitais un musée avec Starlight avant qu'elle ne me traine faire des courses. Prenant des chambres séparées, nous profitâmes du luxe d'une chambre avec bain et draps frais.


Origine des frites
Selon les Belges
L’hebdomadaire belge Pourquoi pas ? A publié en 1985 un article de Christian Souris qui a popularisé une affirmation de l’historien belge Jo Gérard, selon laquelle les pommes de terre frites auraient existé à la fin du XVIIe siècle. L’article citait un manuscrit de l’aïeul de l’historien, rédigé en 1781 : « Les habitants de Namur, Andenne et Dinant ont l'usage de pêcher dans la Meuse du menu fretin et de le frire pour en améliorer leur ordinaire, surtout chez les pauvres gens. »
Pierre Leclercq, autre historien belge rappelant grâce aux travaux de Fernand Pirotte sur la pomme de terre, que celle-ci n'est arrivée dans le Namurois qu'aux alentours de 1735, considère que ces habitants n'ont pu tailler les pommes de terre et les frire qu'à partir de 1739.
L'hypothèse d'une « origine belge » des frites a pourtant séduit de nombreux Belges qui n'ont pas pris en considération les conditions de vie des pauvres gens des XVIIe et XVIIIe siècles, pour lesquels la graisse nécessaire à la friture constituait un luxe qui devait être rarement à leur portée.
Côté français on soutient parfois que la frite est née sur les ponts de Paris en 1789 en pleine Révolution française sous l'appellation pommes Pont-Neuf quelques années après qu'Antoine Parmentier fit la promotion de la pomme de terre en 1771. Curnonsky (1872-1956), auteur, journaliste, défenseur de la cuisine du terroir en 1927 a déclaré : « Les pommes de terre frites sont une des plus spirituelles créations du génie parisien ».
Madame Mérigot à écrit en 1794, une recette de « pommes de terre en friture », selon laquelle on fait frire des tranches de pommes de terre préalablement trempées dans une pâte à frire à base de farine de pommes de terre. En 1823, Louis Eustache Audot donne dans La cuisinière de la campagne et de la ville, une des premières recettes de frites : Selon Karen Hess, historienne culinaire américaine, il semble que la découpe en tranches, qui apparaît dans toutes les recettes les plus anciennes de pommes de terre frites, était alors considérée comme plus élégante que la forme en bâtonnets.
Thomas Jefferson, président des États-Unis 1801-1809, qui fut aussi ambassadeur en France de 1785 à 1789, a probablement introduit les frites aux États-Unis en 1802, d'une recette très probablement obtenue de son chef français, et qu'il évoque de sa main déjà les potatoes fried in the French manner. Mais on pense plutôt que c’est le fait d’avoir ramener de France la recette après la 2e guerre mondiale qui leur donna le nom de French Fries.

13 octobre :
Une réunion au matin vit un partage de l'organisation et de la vérification du chargement. Une liste d'établissements fut donc partagée entre plusieurs groupes. Pire, Starlight et moi-même allions nous charger des courses en fruits, légumes et viandes... Une mission pour laquelle je nous avais porté volontaires car les autres ne semblaient ni adaptées ni agréables.
Les policiers ont organisé des entretiens pour prendre les dépositions de l'équipage et de l'expédition durant plusieurs jours, les nôtres étant en fin de matinée.

Le commissariat était très similaire à celui de New York, tout aussi sale et inconfortable. Les interrogatoires furent peu agréables et essayèrent de trouver des trous dans nos dépositions. Ils me prirent mon journal afin de le consulter. J'espère qu'ils me le rendront avant notre départ, ce second journal ne commençant qu'au 13 octobre manquera cruellement d'informations pour  écrire mes mémoires.

Nous avions perdu toute une journée avec ses maudits interrogatoires. Au retour à l'hôtel nous trouvâmes un petit papier nous donnant rendez-vous pour le soir devant l'hôtel de ville. Une réception avec une fanfare s'y trouvait. Le gratin de Melbourne et des journalistes nous y attendaient. Le maire fit un ennuyeux discours. Nous n'étions guère que la moitié de l'expédition, les plus présentables (à part Pire) visiblement. Les notables invitèrent le couple que je formais avec Starlight pour finir la soirée dans une demeure privée.

14 octobre :
L'usine du pemmican est fermée car ce n'est pas la bonne période. Il faut organiser une razzia vers les poissonneries et abattoirs pour obtenir des ingrédients, et si l'industriel prête l'usine pour une somme symbolique, l'équipe de camp et plusieurs autres hommes doivent se coltiner de la faire tourner.

Le groupe chargé des appareils électriques n'obtient pas la totalité de ce dont ils ont besoin et sont obligés de contacter des sous-traitants. Aucun problème avec le matériel photographique. 

L'obtention de la nourriture fraîche se passe relativement bien, Pire négociant, Starlight aidant à la négociation et moi je me chargeais de la signature des contrats, de l'organisation de la livraison, de la validation des accords de publicité… Nous sommes très organisés et efficaces, mais il faudra plusieurs jours pour réunir les approvisionnements.

15 octobre :
La réunion du matin annonça qu'il fallait plus de monde à l'usine de pemmican, et tous les hommes disponibles furent envoyés à la fabrication. Gills, qui essaye tous le temps de se défiler essaya encore une fois, mais il fut emmené hurlant à l'usine.
Nous avions une bonne partie de la journée de libre puisque nos négociations étaient très avancées. Nous en profitâmes pour obtenir un peu de bière locale.

16 octobre :
A la réunion du matin, Gills nous fit remarquer que le journal nous en avait en photo devant une brasserie, mais je fis remarquer que nous avions juste accompagnés un partenaire financier et que nous avions finis dans une brasserie après pour célébrer. Mais aujourd'hui, nous étions disponibles pour le pemmican.
Miss Starlight servit aux relations publiques avec Starkweather.

17 octobre :
Si nous en avions marre du pemmican après en avoir mangé pendant des semaines, en fabriquer est encore pire.

18 octobre :
Toutes les fournitures ont été livrées et vérifiées. Alors que nous apprêtions à partir, trois camions de livraisons « Soudure et dorure Eliick. » arrivèrent à tout ber-zingue, d'où descendit Starkweather. Ils chargèrent des bonbonnes d'oxygène devant les flashs des journalistes.

Nous quittions le dernier endroit civilisé avant l'antarctique. 


 

 


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire