(12) Efficacité et choucroute



30 Novembre (suite) :

Ces traces partaient de l'entrée et disparaissaient rapidement. A midi un bruit d'explosion et ensuite le
ronronnement régulier d'un groupe électrogène, attirant notre groupe vers la lumière vacillante des lampes qui donnaient un nouvel éclairage à la cavité principale.

Notre groupe, Moore et Lexington & CO furent désignés pour manger en premier pendant que les autres travaillaient sur la foreuse. O'doole (foreur), Mills (mécano) et Pire, en l'absence de Gilmort, allaient utiliser le traineau de Finskarsson pour amener les pièces de la foreuse et éventuellement récupéré des pièces sur l'ancienne pour essayer de gagner du temps. Starlight, Griffith (chef géologue), Priestley (âme damnée de Lexington), Sykes (chef des guides) et moi-même allions mener une exploration spéléologique du boyau d'où venait le courant d'air. J'avais argumenté qu'il y aurait peut-être une issue plus accessible pour installer un campement au bout.

Les chiens étaient étrangement très réticents à approcher et très volontaires à partir des endroits où il y avait de quelconques traces des Anciens, comme s'il y avait une odeur qui avait survécu au passage du temps de manière inexplicable.

Griffith menait notre expédition dans les boyaux, faisant des cours sur les roches et autres manifestations géologiques : il y avait beaucoup de calcaire, attestant qu'une grande activité hydrologique. Si les premières dizaines de mètres témoignaient du passage de prédécesseurs, ces marques disparurent rapidement alors que nous nous enfoncions de plus en plus profondément sous terre. Il y avait de nombreuses bifurcations mais dans l'essentiel seul le boyau principal continuait pendant un certain temps, tous les autres boyaux se terminaient assez rapidement. Mais après plus de deux heures nous dûmes faire demi-tour car le boyau continuait de s'enfoncer, peut-être traversait-il même la montagne entière. C'était étonnant que ça soit aussi long et qu'il y ait encore autant d'aspiration. Faute de moyen de communication et de vivres, il était temps de faire demi-tour.

A notre retour, Griffith blagua que nous aurions besoin de lubrifiant pour pouvoir explorer le reste de cet étrange tunnel. Le camp paniqua un peu au vu du temps qu'il nous fallut pour revenir jusqu'aux tentes, rentrant après l'heure du diner. Nous arrivâmes alors qu’ils montaient une expédition de retour. Il faudrait certainement mener une expédition à beaucoup plus long terme pour voir le bout de ce passage.

Après le compte-rendu radio, Pire posa des questions sur les découvertes de la précédente expédition en particulier à propos des étranges étoiles à 5 branches en pierre verte. Mais Moore essaya d'éviter de répondre à ces dernières en présence d'autres membres de l'expédition, et le belge et lui partirent de leur coté.  Je détournais alors l'attention de l'opérateur radio de cette discussion en expliquant qu'il y avait un quiproquo basé sur des erreurs de traduction de la part de Pire.

J'accompagnais Griffith ensuite pour faire des analyses sur ces étranges étoiles, confirmant qu'elles avaient été sculptées comme l'avait noté la précédente expédition. Elles avaient put avoir des gravures mais le temps et l'usure les avait totalement effacé. Une analyse plus complète confirma leur âge préhistorique et leur matière : de la stéatite. Une recherche plus poussée montra qu'il y avait des gravures sur ces étoiles mais il fut impossible d'avoir une image claire.


 

La stéatite est une roche très tendre, principalement composée de talc.
Le terme « pierre ollaire » regroupe des roches métamorphiques de type majoritairement ultrabasique. D’un point de vue physique, elles présentent des caractéristiques particulières, puisque à la fois résistantes et molles, donc relativement façonnables à l’aide d’outils simples. De plus, ces roches possèdent une capacité calorifique élevée.
Les pierres ollaires sont des ultramafites contenant majoritairement du talc, de la chlorite, des amphiboles, des pyroxènes, des oxydes (pyrites et magnétites), des carbonates, de l’olivine, de la serpentine, et des micas noirs.



Pire nous rapporta qu'Acacia avait déclaré que sa communication « secrète » était un contact avec
l'expédition Barsmeir-Falcon, pour obtenir l'aide de l'équipe Allemande en cas où nous aurions des problèmes. Mais pourquoi tellement en secret et sans en parler à Moore lui-même ? Lexington avait été irritée de cette question inquisitrice.

Notre inventeur de l’extrême nous rejoignit ensuite, il était visiblement très intéressé par les fresques étranges qu'il avait repéré dans la grotte. Il pensait que les points dessus correspondaient à des étoiles, mais Griffith n'avait pas les compétences en la matière pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. En revenant à notre tente, nous vîmes Acacia quitter la tente radio, visiblement son rapport avait été étrangement long.

Pierce Albermarle était notre choix suivant pour enquêter sur la théorie astronomique, mais il était trop tard pour obtenir des réponses de lui.

1er Décembre : 

La nuit ne calma pas les chiens qui étaient toujours agités. Mais c'est l'arrivée surprise d'un avion en plein milieu du campement qui la ruina complètement : il s'agissait d'un gros avion cargo portant la croix gammée du parti national socialisme (Nazi) allemand, rapidement suivi par un deuxième. Les gens du camp s'habillèrent en urgence sauf Acacia, qui était visiblement préparée à leur arrivée. Un troisième trimoteur se rajouta au bruit ambiant, qui couvrait presque le vent violent qui avait balayé le camp toute la nuit. Nous savions donc avec qui elle communiquait.

Marqués de l'expédition Barsmeir-Falcon, l’expédition Allemande partit plusieurs semaines après nous, les appareils se posèrent sans trop de problèmes, fort de leur matériel de haute qualité. Les premiers mots échangés confirmèrent que la langue entendue par Starlight lors de la communication
secrète d'Acacia était bien de l'allemand. 14 allemands, menés par le Professeur John Meyer et le docteur – professeur Hurr en descendirent. Ils nous expliquèrent qu’ils avaient été invités à nous rendre visite par la jeune Fräulein Lexington et qu’ils blâmaient le fait que nous ne soyons pas au courant sur des problèmes de transmission. Le froid aurait gêné la communication de confirmation et endommagé notre matériel. Il nous proposait leur matériel de qualité supérieure.

Les allemands étaient tous équipés du nec plus ultra en matériel de survie et d’explorations polaires. Et ils commencèrent immédiatement à débarquer du matériel pour notre expédition. J’étais réticent à accepter leur aide, surtout avec la condescendance constante qu’ils exprimaient, comme visiblement plusieurs de mes compagnons… Mais ils nous achetèrent avec des promesses de choucroute.

Leur chef nous expliqua qu’ils étudiaient le coté atlantique du continent, afin de rechercher les richesses naturelles du continent et inspecter l'autre face de la chaine de montagnes Miskatonic. Notre camp était à la limite de portée de leurs avions, mais ils avaient tenu à nous offrir leur matériel de qualité supérieure pour compenser les pertes suites aux accidents et améliorez notre équipement restant. Ils disposaient clairement de moyens largement supérieurs : 200 hommes, deux zeppelins, le nec plus ultra pour tous leurs hommes. Mais ils repartirent presque aussi vite qu’ils étaient arrivés, une fois leur livraison effectuée, laissant derrière eux de nombreuses questions…




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