(7) La glace

19 octobre : Le voyage se passe bien, nous dépassons la tanzanie. Je croisais le nouveau mousse, Pi, qui ne savait pas dans quelle odyssée il se lançait. Une petite réunion fut organisée par Starkweather, où il offrit un verre d'alcool Australien et un cigare à tous les membres de l'expédition. Il nous parla alors des résultats des bulletins météo, qui annonçaient des tempêtes hivernales en ce début de printemps, ce qui annonçait une traversée difficile mais une banquise plus praticable. L'expédition avait décidé de virer au sud plus tôt que prévu originalement, un pari qui avait gagné du temps à la précédente expédition Miskatonic, mais qui était plus dangereux que la course prévue à l'origine. Le trajet allait nous faire passer par le cap Adar pour aller à travers la mer de Ross jusqu'à l'île du même nom, afin de rentrer dans la banquise à l'endroit le plus faible.

 20 octobre : Le temps est extrêmement mauvais, très froid avec un baromètre en chute libre. Les cours continuent, Starlight travaillant sa météorologie, Pire comment repérer les crevasses et moi apprenant à me servir de la radio.

21 Octobre : L'équipage commence à remarquer l'absence de Pire, ce dernier étant malade du mal de mer comme pratiquement la moitié de l'expédition. Mais notre belge laisse un vide certain dans le microcosme … son énergie, son enthousiasme, ses remarques nous manque. Il reste cloué au lit.

22 Octobre : Starkweather vient dans notre cabine pour proposer des huitres à Benjamin, toujours vert de son mal de mer. Les belges ne doivent pas beaucoup naviguer. Le résultat du plat de fruits de mer est un vomissement d'abord dans la botte de Packard, puis dans la mienne. Notre noir est visiblement très en colère du résultat de la petite blague de notre chef d'expédition.

Après avoir nettoyé ma botte, je proposais à Starlight de partager le reste du plateau de fruits de mer avec moi. Ann refusa, devant l'équipage, déclarant que l'effet aphrodisiaque des huitres était particulièrement puissant sur elle.

23 Octobre : Un course de danse fut organisé pour détendre l'atmosphère, et Ann dut tourner avec le tout le monde. Étonnamment des huitres furent proposées comme collation.

24 Octobre : Colt hurla on coule à la porte de Starlight que le bateau coulait, mais seul Pire se leva et voulut sortir, mais la tempête dehors le ramena dans sa cabine complètement trempé.

Au matin, alors que nous avions une mer d'huile, on nous annonça une tempête monstrueuse pour plus tard dans la journée. On nous conseilla d'attacher autant que possible nos affaires, je demandais si je devais attacher Pire. On me dit qu'il fallait bien le serrer au cou.

L'après-midi vit la plus grosse tempête que j'ai jamais vue de ma vie, et je compris tous les travaux pour amarrer plus que d'habitude le matériel. J'effectuais mes déplacements en utilisant un mousqueton et en m'attachant au bastingage. Plusieurs personnes copièrent mon idée pour se déplacer. Hidalgo et Nills restèrent au lit, complètement malade.

25 Octobre : La tempête continue de jouer avec le navire comme un enfant un jouet dans son bain. Mais alors que je regardais le hublot avec désespoir, le bruit du vent me faisant penser à d'horribles hurlements de fantômes condamnés à un tourment éternel, je vis quelque chose qui me marqua pour le reste du voyage. Je vis une sorte de main palmée s'écrasée contre mon hublot. Pire ne vis rien, et je ne réussis à convaincre aucun de mes deux compagnons de ma vision. La photo que je pris de l'empreinte ne confirma ou n'infirma rien.

 Un iceberg racla la coque en fin de soirée, créant une tension dans l'équipage et l'expédition, mais notre navire étant construit pour survivre sur la banquise et ne prenait pas l'eau.

26 Octobre : La tempête continue de faire rage, et afin de permettre à l'équipage de penser à autre chose, Packard proposa un concours de celui qui ferait le plus château de cartes. Packard réussit à faire deux rangées, mais perdit face à Moore qui colla les cartes de son château.

Alors qu'il partait avec l'argent, un bruit sourd et régulier se fit entendre. Quelque chose tapait régulièrement contre la paroi de l'une des cales. Nous ruant à travers les cales derrière Turlow pour voir ce qui se passait, je tombais de l'une des passerelles à cause du tangage. Dieu merci, mon système de mousqueton m'évita de devenir une tache de sang sur le sol, Packard et Lopez me remontèrent avec difficulté alors que le professeur, les hommes de camp, Hudson, Brice, Cartier et Nills suivaient le second et mes compagnons.

 Ils découvrirent que les moteurs des boeings de 350 kg roulaient d'un coté à l'autre de la cale en endommageant tout sur leur passage. L'un des avions était endommagé, plusieurs bidons percés et d'autres caisses menaçaient d'être écrasés par les moteurs. Impossible de les arrêter en mouvement, mais Pire proposa de les attraper avec un filet lorsqu'ils seraient contre une des parois.

Malheureusement, Coole ne vit pas l'un des moteurs, ou ne réussit pas à l'esquiver, et fut projeter contre une des parois. A la surprise générale, il se releva avec juste des bleus. Plusieurs autres hommes faillirent prendre les moteurs alors que les filets étaient mis en place, mais Coole reprit de nouveau un des moteurs. Malheureusement, cette fois-ci il ne s'en sortit pas aussi bien. Le manœuvre avait l'épaule déboitée et dû être remonté avec l'aide de mousqueton.

Les moteurs finalement stabilisés, il était de temps de faire la liste des dégâts : les deux moteurs étaient morts, détruits par leur va-et-vient, le boeing de cette cale trop endommagé pour voler et plusieurs dizaines de litres d'essence renversés sur le sol. Ann découvrit que les amarres avaient été sabotées à l'acide, et Moore doutait que nous puissions continuer. Starkweather, après avoir vérifié que Coole ne demandait pas de soins particuliers qu'on ne pouvait lui fournir, ordonna que l'on continue. Mais était-ce un sabotage laissé par le steward ou un autre malfaiteur ?

 27 Octobre : Les rumeurs sur la poisse de Starkweather tournent de nouveau parmi l'équipage. Les amarres furent toutes revérifiées, et souvent changées.

28 Octobre : La tempête se termine enfin. Gilmort est très négatif et déclare que nous n'en reviendrons pas vivants.

29 Octobre : Les icebergs sont maintenant monnaie courante et nous commençons à percer une fine couche de glace sur la mer. Les membres d'équipage cassent régulièrement de la glace sur le pont du navire.

30 Octobre : Au matin, le navire est immobilisé par la banquise en train de se désagréger et le navire dû maintenant faire des marches arrière régulières pour rechercher de nouveaux passages pour continuer d'avancer vers le Pôle.

1er Novembre : La tempête gémit et l'équipage et l'expédition prient de survivre à cette épreuve. La Toussaint d'aujourd'hui est aussi la peur que nous rejoignions les saints en question.

 2 Novembre : La tempête à ouvert des voies navigables à travers la banquise alors que la Gabrielle continue sa route vers le sud. Tous les bras disponibles sont utilisés pour repousser les petits icebergs avec de longues piques ou réparer les dégâts liés aux intempéries.

5 Novembre : Starkweather réunit l'expédition pour célébrer une nouvelle importante : le Tallahassee est coincé dans la glace à 500 km à l'est, et offre le champagne.

6 Novembre : L'équipage suggère l'invention de piques auto-chauffantes pour faciliter leur travail, mais Pire semble penser que les piques normales fonctionnent très bien.

 Devant nous, une immense masse sombre sortie de la brume. Il s'agissait d'une épave prise dans la glace. Le navire s'arrêta et un conseil de guerre s'organisa. Le navire en question, le Wallaroo, avait disparu sans laisser de trace l'an dernier dans une tempête. Le capitaine organisa une expédition pour enquêter sur l'affaire, composée de Moore, Starkweather, Pire, Turlow, Starlight, Meyer, 3 marins et moi-même.

 Un canot fut lancé à la mer afin de rejoindre la banquise avant de continuer à pied jusqu'à l'épave. En nous approchant nous vîmes que la salle des machines avait explosée. Je tremblais, mais pas de froid. J'entendais de nouveau cette respiration sourdre et sifflante comme dans la tempête et cela me faisait peur.

A bord de l'épave, nous trouvâmes trois squelettes alignés et congelés, visiblement quelqu'un les avaient mis ainsi sur le pont comme en préparation d'une cérémonie funéraire. Les cuisines montraient que les gens avaient survécu un bon moment après avoir fini ici.

Dans la cabine du capitaine, nous trouvâmes son corps momifié par le froid, il s'était suicidé d'une balle dans la tête. Dans le bureau, je trouvais des photos et des lettres personnelles, ainsi qu'un stylo plume en or, alors que Pire trouva une montre en or gravée du nom de Stephen Willard. Dans un double-fond, nous trouvâmes d'étranges pièces en or marquée de créatures marines que l'archéologue ne put identifier. Le coffre contenait une lettre et un journal de bord, confirmant sa disparition dans une tempête et qu'après l'explosion des chaudières, les survivants ayant pris un canot pour partir vers le nord sauf le capitaine et deux marins.

Le Wallaroo avait pris la mer pour faire de la chasse à la baleine dans le grand sud, et n'avait qu'un tout petit équipage. Leur câble n'avait certainement atteint aucun secours et le canot c'était perdu en mer. Je ramassais le pistolet avant de partir, nous aurons quelques lettres à remettre à la famille du capitaine et quelques infos pour les familles des disparus.

Sur le chemin, Pire remarqua une forme sombre et en nous approchant nous découvrîmes qu'il s'agissait de la chaloupe avec 15 survivants. Ils n'étaient pas allés très loin. Ramassant des objets personnels sur leurs cadavres, je les ajoutais aux autres pour les remettre aux familles lors de notre retour.

7 Novembre : Un câble fut envoyé pour prévenir les familles du Wallaroo. Je vis avec les archéologues et les géologues pour obtenir des informations sur les pièces trouvées sur l’épave.

8 Novembre : Starkweather pète à l'explosif la banquise pour permettre au navire de continuer à avancer.

9 Novembre : Je triais et organisais les affaires personnelles de l'équipage du S.S. Wallaroo.

10 Novembre : L'expédition Lexington a établi son camp de base.

12 Novembre : Arrivé à la mer de Ross, Starkweather fait tourner les moteurs à fond.

14 Novembre : Arrivés à l'emplacement de notre camp de base.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire